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Synopsis de l’ouvrage :

 

Entre Möbius et Morin : le pari éducatif

au risque de la complexité

 

   
 

                                 

                                    

L’écriture de cet ouvrage participe d’une intention et d’une découverte. En première intention, compléter par quelques pages celles déjà écrites il y a quelques années sur la pédagogie, comme processus d’appropriation et d’apprivoisement mutuels dans les situations conjuguant transmission et apprentissage[1]. La réflexion et le retour sur 30 années d’enseignement ont fait réapparaître un élément qui permit de circonscrire le projet et tout à la fois de le polariser : l’utilisation faite pendant certains cours d’anthropologie en Sciences de l’Education, d’une figure mathématique, la bande (ou ruban) de Möbius, pour faciliter l’entrée dans une pensée complexe et éclairer les démonstrations liées aux phénomènes éducatifs, et de rencontres interculturelles.

L’explicitation a posteriori de la démarche pédagogique engendrée par l’appropriation progressive de la logique inhérente au ruban, et le rendu écrit de ce processus d’accompagnement de la réflexion collective font l’objet de ce travail d’écriture. Ils mettent en exergue l’intérêt de cet outil, utilisé pour construire et déconstruire les différentes propriétés et caractéristiques d’éléments situationnels, décrits ou contextualisés. Gageons qu’il pourra aussi servir à d’autres entreprises éducatives. Il intéresse également la dynamique de compréhension de la complexité (Morin), et ceci par l’intermédiation d’un phénomène encore mal connu en éducation, l’autopoïèse. Cette dernière notion, empruntée à certaines théories présocratiques, puis reprise par Maturana et Varela, est une capacité du système à se définir et s’auto-construire. Il peut se voir également comme un processus multidirectionnel qui se donne les moyens de résister aux incidences et influences aporétiques et immobilisatrices.

La conjonction du ruban et de sa qualité autopoïétique est approchée comme pouvant être une victoire sur les dispositifs, les règlements et les dictats de tout poil, empêtrés dans un dualisme mortifère, qu’ils se rangent du côté de la morale, de la religion, de l’économique ou du politique. Le ruban de Möbius met ainsi en valeur et en exergue une autopoïétique de la transhumance, parce que la mobilité inscrite dans et par la figure ne renvoie pas à une construction/progression vectorielle, mais à un mouvement continue (Πάντα ῥεῖ / Pánta rheî) disait Héraclite), dans un déplacement qui n'obéit qu'aux règles rencontrées au fur et à mesure des découvertes du chemin. Caminante no hay camino… Tt bouge, et tt se construit, ou se détruit. De ci de là, au gré de l'intérêt, du désir, de la flânerie...et du vent… Il reste alors à négocier le virage avec le libre arbitre… et qui sait, la liberté ?

                                                                                    

 

 

 

Quatrième de couverture :

 

« Une approche étonnante et féconde pour déjouer les pièges de la pensée binaire et dogmatique qui fait des ravages en éducation. Un moyen d’approcher la complexité et de retrouver du pouvoir pour penser et agir. Un propos qui devrait intéresser tous ceux et toutes celles qui se proposent d’accéder à l’intelligence des choses éducatives. »

Philippe Meirieu, Professeur émérite en sciences de l’éducation à l’université Lumière-Lyon 2

 

Comment le recours au ruban de Möbius peut-il éclairer les difficultés de la pédagogie rationaliste contemporaine ? Ce modèle permet-il de (re)fonder notre expérience de la nature, des autres et de nous-même ? Tissant un lien ténu de la nature à la culture vers la pédagogie, les auteurs nous invitent à filer une métaphore qui entraîne le lecteur au cœur du complexe de l'unité-diversité constitutif de toute la culture humaine.

Loïc Chalmel, Professeur des universités à l'université de Haute Alsace, directeur du LISEC (Lab. Interuniversitaire des Sc  de l'Educ  et de la Comn)

 

Je pense souvent à vous et à Möbius et j’y travaille beaucoup en long, en large et en travers, faisant maintes découvertes. Je comprends et partage votre intérêt pour "la métaphore" möbius. Elle résonne avec le dilemme de la pédagogie mais encore au-delà, vibrante analogie effective étendue et profonde entre domaines du réel devant composer les opposés. Elle a quelque chose d’exemplaire de toute la relation « inter-humains-mondes ». Möbius est certainement le meilleur raccourci qui soit pour penser le tout, la plus petite goutte d’infini avec la goutte de rosée du matin.

Jacques Demorgon, Professeur, philosophe et sociologue

 



[1] Henri Vieille-Grosjean 2009/2014, « De la transmission à l’apprentissage » coll. mouvement des savoirs -  l’Harmattan

 

 


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