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Message de bienvenue ARIC 2015



Bonsoir,
      il est 22h  à Strasbourg, et je tenais à vous dire l'honneur que
      vous nous faites de venir participer à une réflexion collective,
     ici, sur cette terre qui hésite encore entre la défense d'une
     culture qui se protège des malfaçons étrangères, et la projection
     dans un univers sans foi ni loi...
      je voulais vous remercier pour le travail que les un-e-s et les
     autres avez accompli, pour préparer des communications qui je le
     souhaite, seront entendues, écoutées, et qui serviront à la
   construction, modeste mais convaincue, d'un monde meilleur, où nous
     n'aurons plus besoin de nous réfugier derrière le terme "grossier "
     d'interculturel, pour cacher nos faiblesses, nos peurs de
      l'altérité, et nos envies cachées de construire des murs. Un monde
     dans lequel il ne sera plus possible de conjurer la violence et la
      bêtise en se contentant d'une boutonnière "je suis Charlie", comme
     réponse tiède et hypocrite à ce mal que parfois nous avons encore en
      nous, mais où nous pourrons vivre et aimer sans nous référer à cet
     impossible alter ego qui se donne à voir dans les illusions des
      cacophonies religieuses et mystagogiques.

      Merci à vous de venir à Strasbourg discuter de la pertinence d'une
      notion qui devrait passer très vite à la trappe de nos souvenirs
      contrits, comme l'a été l'inter-racial il y a 40 ans. Parions
   ensemble que la culture existe, non comme un  héritage transmis et à
      défendre, ou pour un éventuel  et épiphénoménal partage, en
    conjoncture, artefacts et aléas, mais comme un projet et un désir,
      dans un ad-venir qui est et sera à la mesure de nos envies et de nos
      énergies. "PAVTA REI", tout coule disaient les pré-socratiques;
    n'avaient -ils déjà pas entr'aperçu ce grand mouvement de la vie qui
      nous est donné d'alimenter et auquel nous ne pouvons participer que
   dans la surprise et le frisson?

      Je vous souhaite de belles rencontres à Strasbourg, ou de belles
      retrouvailles. Nous serons heureux de vous y accueillir, ..pour le
      reste, ou pour la suite... il faudra aller chercher les petits
     bonheurs du quotidien. En ces temps pendant lesquels s'obscurcissent
    les étoiles, gardons-nous de la haine, restons à l'écoute et
      attentifs; ce qui était appelé interculturel, sans pertinence
      aucune, et sans grand égard pour les distances, et les différences,
    nous éclate au visage.... Parce que depuis quelques années, les
      symboles reviennent en force, pour nous dire que l'alter existe qui
      prend d'autres mesures de la réalité, que simplement le simple
     confort d'une société du refuge et du progrès linéaire de la
    démocratie, qui s'autorise le débat, pourvu qu'il soit dans le cadre
  d'un logos capté par les puissants et les sachants.
    L'alter existe, qui dit et fait autrement, en s'attaquant à des
    rituels d'expressivité que l'on pensait acquis et partagés par un
      consensus large et faisant mine de les respecter: "liberté
    d'expression" et témoignages civilisationnels à défendre, oui, mais
      au bénéfice de qui ? Pour les caissières du supermarché, les
    passagers des barques fantômes de la méditerranée, les allumés des
    épiphanies monothéistes, les mineurs déminés et récupérés par des
   formations à l'informatique, et les petits, attendant les
   prestations sociales pour acheter leurs clopes ou leur carte de tel. ?

     L'alter existe autre part que dans l'égoïsme ou l'égotisme de la
      supériorité occidentale et de sa pensée intellectuelle moétique, qui
     n'a rien à recevoir de l'ailleurs, et tolère le jusqu'au boutisme du
     blasphème et de l'insulte, écrit, dessiné, proclamé, pourvu que ses
      privilèges soient préservés. Du journal satirique à Palmyre,
      sont-ce les injures de l'inique qui nous atteignent dans ce qui nous
     restait de bien, de beau, et d'humain? Mais de qui et de quoi se
      vengent donc les fous d'Allah?... .Nous ne pouvons plus maintenant
      rire de tout, ni avec "n'importe qui". Et les réunions parisiennes
     sous le drapeau national de ce dimanche de la mi janvier n'avaient
     pas plus de sens que le "nous sommes tous des juifs allemands" de
     mai 68, parce que nous avions 35 ans de retard, et que le risque
    n'était plus là, sauf à comprendre que tolérer et accepter de
      s'attaquer aux symboles, c'est provoquer jusqu'au scandalum qui fait
      trébucher et tomber le croyant blessé, qui se défend contre cette
>     blessure, mort annoncée, manipulé qu'il est par les chiens de guerre
      et de pouvoir.
>     Je vous souhaite un bon colloque.
      Hvg
>     P.U. anthropologie
>     Univ Strasb.

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