Genèse de l'étude.
Composition du groupe
-
l’autorité et « dire non », (2 sous groupes[4] : à l'école ; en famille)
- entre
nous (adultes) et eux (enfants) : la
« bonne » distance
- les
parents et l'école. (2 sous groupes : de
l'enfant à l'élève ; de l'élève
au parent d'élève)
Méthodologie : un travail en
plusieurs étapes
Les temps de travail, hebdomadaires
pendant la première phase de découverte et d’émergence des questions et des
« mises au point », furent au bout de trois mois, bimensuels. Les
rencontres avaient lieu de 18h à 20h, et étaient toujours suivies d’un moment
de convivialité. Les étapes qui ont rythmé ces temps de paroles partagées,
participent des différentes phases d’une recherche-action :
- la première phase du travail (3
mois) consista en un recueil de données devant permettre une évaluation des
différences et oppositions existantes entre les représentations parentales et
celles des enseignants, et ceci dans les contextes à partager de l’éducation
.Il s'est agit également de favoriser et d'accompagner à la fois l'émergence
d'une parole collective à visée anamnésique et la fonction maïeutique du
questionnement (Crézé & Liu, 2006).
- une deuxième phase (4 mois) donna
lieu, à la constitution de groupes de travail[5]. Ces
sous-groupes - cinq - se saisirent des pistes proposées et renvoyèrent à
l’ensemble des participants une analyse puis une première évaluation des
problèmes posés. Ce travail permit de mettre en évidence les aspects
dialogiques et dynamiques des confrontations, (Hansotte, 2005).
- ont été ensuite (3 mois)
systématisés et synthétisés les différents questionnements et investissements
de recherche résultant de ce travail collectif. Cette démarche trouva sa
concrétisation dans le passage à l'action, c'est-à-dire la participation à des
collectifs locaux se réunissant autour programmes éducatifs et de
socialisation.
Cette méthode permit au groupe de
s’exprimer, et de se positionner progressivement comme un collectif « à
distance » des évidences et des affirmations généralisantes, puis de dépasser
les oppositions primaires (Albarello, 2004). Il s'agissait en effet de proposer des
pistes de travail susceptibles de faire évoluer les deux types de postures et
donc de modifier le contexte relationnel et ses incidences éducatives.
La synthèse présentée ici s'appuie
sur un enregistrement des discussions et sur les notes prises pendant les temps
de travail, regroupées selon les thèmes abordées : l’autorité et « dire
non », la « bonne » distance, les parents et l'école.
À partir de cette
première recontextualisation, il a été proposé au groupe de se donner du temps
pour s'interroger sur la famille, dans les différentes acceptions et réalités
qu'elle peut représenter aujourd'hui. La famille a en
effet connu des changements profonds au cours des trente dernières années
(éclatement de la famille nucléaire, famille recomposée, famille monoparentale,
etc.). Ces nouvelles configurations ayant entraîné l’apparition d’une
nouvelle terminologie (beau-parentalité, coparentalité, homoparentalité, monoparentalité,
etc.) dont la compréhension allait de pair avec la mise en évidence des
identités parentales présentes dans le groupe. Il s'agissait d'autre part
d'expliquer l'attitude parfois hésitante voire fermée de certains enseignants
en face de paysages familiaux mal connus et repérés comme marginaux ou peu
convaincants.
Deux perspectives
furent ouvertes pour réactiver un lien distendu et remettre en présence les
partenaires d’une éducation par trop dispersée. Remettre en face de leur rôle
parents et enseignants, en rappelant aux deux qu’ils ont chacun une part de
l’éducation à assurer et que, l’un n’allant pas sans l’autre, la seule
alternative qui semble correspondre à ce qui est souhaité est de se remettre en
face-à-face et en présence (Leleux, 2000). On discuta en effet beaucoup de
l’inexistence ou de l’extrême faiblesse de ce lien. Les réunions scolaires,
conseils ou commissions, furent citées par des parents, présents parfois par
contrainte ou obligation, mais absents et muets, quand il s’agit de
répondre ou de contester une orientation ou une notation. Même approche
concernant les réunions de parents, quand il est fait reproche aux maîtres d'un
manque de disponibilité, de l’obsolescence de leur approche pédagogique et de
la fermeture de leur raisonnement.
Conclusion et Portée des résultats
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[2] Ville du nord de l'Alsace
(France), historiquement habitée par une population en majorité ouvrière, puis
privée d'emploi local, et s'étant recomposée partiellement à partir d'une double
expatriation: frontalière et immigrée.
[3] Cf note 2
[4] Chaque sous groupe réfléchissant à partir d'une entrée
thématique ou contextuelle.
[5] Composés de participants
différents pour chaque sous groupe, cf début p.4
[6] Autrement dit, au don de
la vie.
[7] Ensemble des liens
maternels, paternels, et de filiation.
[8] Auctor: mot latin désignant à la fois celui qui produit, ou qui a
l'initiative d'une chose, le garant et témoin, celui qui approuve ou qui
sanctionne, le tuteur et le protecteur. (Dict. Gaffiot, 1960)
[9] Menace adressée par les
adultes de la famille aux enfants désobéissants dans les années 50/60 : les
"camps –volants "ou "romanichels" désignant les gitans, manouches ou tziganes, récupérateurs de métaux, de peaux de lapins,
et vendeuses de serpillères, savons et autres produits ménagers.
[10] Sans parole –ne
sachant/ne pouvant parler.
[11] Regroupements des acteurs
de l'éducation populaire, de l'animation socioculturelle et de l'insertion
sociale et professionnelle au sein de collectifs animés par les municipalités
et le personnel enseignant.
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