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un jour dans un lycée...



Les conditions du vivre ensemble,                              Sedan 28/01/2013 

Henri Vieille-Grosjean

Pour vivre ensemble, il faut d’abord se mettre d’accord sur les choses et les mots : avoir des choses à faire ensemble et être d’accord sur la façon de les désigner.puis se décider, et commencer...

Intro : qu’est ce qu’éduquer ?

-          Eduquer : nourrir et prendre soin (aller voir qques auteurs latins, comme Ciceron, Plaute, ou Pline l'ancien, par ex.). Ne jamais oublier la personne en face, dans sa singularité.

-          On dit « éducation nationale. L’éducation est d’abord familiale, mais  l’école est là pour rééquilibrer les chances, les avantages, et effacer autant que possible les privilèges… c’est pas gagné, et on accuse souvent (à juste titre !?) l’école de ne faire que reproduire les inégalités sociales, culturelles, et de ne pas tenir assez compte des différences…mais l’école a une mission, celle de faire rentrer tout le monde, tout son public, dans un cadre, celui des connaisssances et des valeurs –comportements, aspirations- nécessaires à une vie de tous les jours dans le contexte d’une nation.(cf Rousseau et le Contrat Social)

-           Importance de la famille et école de la rue : il est donc nécessaire de faire connaissance avec les familles, de les reconnaître dans leur richesse et leurs spécificités ; il est nécessaire de reconnaître tous les apports (positifs et négatifs), pour en parler, et les analyser, de cette école de la rue...de tout ce qui se passe en dehors de l’école, et qui participe à/de la maturation sociale, au grandir, cad à l’éducation.

Quels sont les enjeux de l’éducation ? :

-          La transmission des valeurs et des connaissances utiles à la vie au quotidien, et inutiles mais agréables, et pour le plaisir.
-          L’évolution de la cohésion sociale vers un équilibre moins fragile à travers l'exercice possible de chaque force vive, et de toutes les intelligences.
-        L’acquisition de l’autonomie ( ce n’est pas s’inventer ses propres lois, sinon chacun devient délinquant par rapport à l’autre, mais accepter de rentrer soi même dans ce qui est attendu comme règle du jeu pour permettre le vivre ensemble, en tout liberté ; accepter  la loi en liberté, et pas dans la dépendance ou la soumission. De l’autre côté, le côté de celui qui dit la loi, il est nécessaire de prendre de la distance avec l’aspect littéral de cette loi, pour en accepter les interprétations qui peuvent en être faites, pourvu qu’elles n’en soient pas des négations…et c’est là tout l’intérêt du dialogue, de la discussion.
-          L’adaptation mutuelle (jamais d’un seul côté)
-          La prise de conscience des limites : individuelles, et collectives/institutionnelles ;
-     Les apprentissages : ouverture, formations, démarches (méthodes) données de  cadrage,  citoyenneté (responsabilité collective à partager. Pour que ça marche, il faut du carburant 
           – énergie, volonté, prédispositions positives…ouverture d’esprit
-          L’accompagnement vers les normes sociale, la culture, la connaissance, l’insertion
-          Le développement de l’esprit critique, de l’épanouissement, de la socialisation
-                                                  l'apprentissage de la citoyenneté 


La construction du savoir se fait de façon collective 
on ne sait rien tout seul !
 Le mot clé de l’éducation et donc du vivre ensemble : le respect.

respecter : accepter l’autre comme il est, tel qu’il nous apparaît ! Si le désir de transformation existe, comme dans le contexte scolaire par ex., la première chose à faire est de se mettre d’accord sur les instruments et moyens de la reconnaissance réciproque « je te reconnais dans ce que tu es, dans ce que tu me dis que tu es », qui supposent :
-          le partage d’un temps, réservé à l’apprivoisement,
-    et d’un espace, pour s’engager ensemble sur un chemin et dans un cheminement (cf compagnon.)
Ceci me paraît être la condition première de la pédagogie.

Petites habitudes à oublier, ou à ne pas prendre :
 la confusion entre avoir et être;

  • On ne peut dire « tu es bête » à une personne. Mais tu as fait une bêtise, ça oui, et en plus, tu pourras être sanctionné...et on va s'expliquer (ex-pliquer dé plier, déchiffonné, cf Michel Serres "le 1/3 instruit")

  • On ne peut pas dire « tu es en difficulté » mais « tu as des difficultés » !

 sinon, cela « catalogue » la personne et cela fait d’elle une « personne en difficulté » bonne pour un traitement spécifique, et souvent aliénant ou discriminant. Alors qu’en fait cette personne, sans pouvoir les exprimer, possède de multiples atouts, richesses et potentialités.  .
AINSI,
Le passage de l’enfant à l’élève, inscrit dans la normalisation des rapports scolaires, ne doit pas faire oublier qu’un enfant est là, caché derrière l’élève.

L’École : instruction ou/et éducation ?

o   distance élève / prof
o   écoute et discipline corporelles et comportmenetale
o   facteurs relationnels et émotionnels repoussés
o   pas assez de place à la question
o   crainte de désapprobation sociale
o   bourrage de crâne / assimilation
o   plaisir peu mentionné >>>évacué : apprendre dans la souffrance (effort, méritocratie
o   programme à tenir
o   valorisation des bonnes réponses et dévalorisation des mauvaises
o   explications, parfois seulement reprises, et pas suffisamment explicitations
o   récompenses aux meilleurs
o   intelligence confondue avec l’acquisition de connaissances savoir mais questionner !!!


àValoriser les personnes qui osent se tromper et poser des questions
àCompréhension attendue avant la répétition (pour éviter le psittacisme)
àApprentissage vient en faisant des erreurs : droit à l’erreur/suppression de la notion de faute (uniquement valable dans un contexte religieux).
à Favoriser les pratiques collaboratives
àInsister sur la force et l’intérêt des intelligences collectives
à Permettre la mise en place des complémentarités et des conjugaisons dans les actes scolaires.



Éduquer pour qui, pourquoi ?

négatif
Positif
-          bourrage de crâne / gavage
-          élève = machine ?
-          assimilation : difficulté d’apprentissage
-          contraintes : école différent de plaisir
-          programme subjectif
-          distance élève/ prof
-          erreurs
-          crainte
-          gène
-          désapprobation sociale à rejet
-          peur
-          pas d’explication
-          enseignant compliceàprogramme
-          récompenser des meilleurs et écraser les autres
-          expérience
-          incompréhension

C’est quoi l’intelligence ?

-          un raisonnement, un regard et un égard pour les choses, les situations.
-          somme de plein de choses à mettre en lien
-          utilisation de tous les stimuli auquel nous sommes confrontés
-          capacité d’agir sur noter mode intérieur et extérieur
-          compétence permettant de s’adapter à l’environnement
-          potentiel que l’on va développer

-          ELLE NE SE MESURE PAS (QI)
-          Elle est MULTIPLE

-          explications
-          écoute
-          émotion
-          auto construction
-          évolution
-          valorisation
-          liberté
-          question / explications
-          liberté de parole
-          comprendre
-          réfléchir
-          finalité ?






Qu’elles sont les intelligences dont on peut se servir pour apprendre ?

TOUTES !! (Howard Gardner a proposé quelques catégories ou types d’intelligence : à consulter)

Intelligere : v latin : contient les 4 lettres qui sont le début de l'intelligence  : IERL.[ A transformer en 2 verbes]. Puis l'intelligence permet l'adaptation, et l'invention, elle est imagination et sensibilité, elle permet engagement et conviction...c'est pourquoi ce qui est appelé intelligence artificielle est un abus de langage.
tjrs faire appel à l'intelligence:
Expliquer = contraire de compliquer
Expliquer = défaire les plis (cf M Serres, déjà cité)
Expliciter : faire venir au jour, à la lumière
sans ligne droite (il n'y a pas de ligne droite me disait un ami physicien, tout est courbe... ha ah!), sans automatisme, sans attendu de reproduction, de répétition, de par "coeur" ou +tôt, par "tête" ...

Cf Heidegger  : pour penser grandement il faut errer grandement !

Travailler c’est transformer, passer de la co – errance à la cohérence

On a toujours le choix, mais après,  il faut assumer : ceci s’appelle la responsabilité.

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