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Virée Roumaine, et C.R. collectif.




 Centre d'Animation Sociale et Familiale 
                                 Bischwiller


FEDERATION DES CSC DU BAS-RHIN                                                            




« Enjeux et dimensions du travail social dans une perspective de rencontre interculturelle »


Compte-rendu de la rencontre du 25 février au 01 mars 2013 à Timisoara en Roumanie



Composition du groupe :







Intitule de la formation : 

« Enjeux et dimensions du travail social dans une perspective de rencontre interculturelle »

Contenus et objectif :
Les questions de culture, nationalité, citoyenneté, discrimination sont omniprésentes dans le travail  des centres sociaux et les rencontres interculturelles sont un excellent moyen pour confronter nos pratiques, agir sur les préjugés et traiter ces thématiques.
La mise en situation directe nous semble le meilleur outil pour acquérir des compétences interculturelles et valoriser les expériences des bénévoles du réseau. S’il existe des cycles de formation au niveau européen en direction des salariés, il y a moins d’opportunité pour les bénévoles et responsables associatifs.
A ce stade du projet, nous ne pouvons faire appel à des fonds européens, mais cette action pourrait constituer une première étape dans la construction d’un projet à plus long terme pour lequel nous présenterons une demande de subvention dans le cadre du programme européen « Grundtvig ». Ce type de projet nécessite au minimum 4 pays.

La plus grande partie de la formation s’est déroulée en Roumanie au Banat, une région frontalière avec la Serbie et la Hongrie, présentant une forte diversité ethnique issue d’une histoire mouvementée, histoire à confronter à celle de l’Alsace.

Programme :

Dates
Contenu/Thématique
Partenaires/Intervenant
Lundi 25/02/13

Arrivée et Installation
Accueil à l’hôtel. Premières informations sur la ville et la Région du Banat. Visite de la ville
Institutul Intercultural Timisoara
Romina Matei

Mardi 26/02/13

Matin :
Présentation des activités de l’Institut Interculturel
Discussions
Après-midi
Présentation des activités du CRIES
Discussions

Institutul Intercultural Timisoara
Oana Nestian Sandu

CRIES (Centre de ressources pour les initiatives éthiques et solidaires)
Mihaela Vetan, Présidente
Mercredi 27/02/13

Sur la journée :
Rencontre, échanges et participation aux activités en partenariat avec des associations travaillant avec des familles Rom

En soirée : retour sur la journée
Centre de ressources pour l’entreprenariat social, Valentin Pepenel, coordonnateur
Institutul Intercultural Timisoara, Ion Goracel, collaborateur

Asociatia Femeilor Tiganci „Pentru copiii nostri” (Association des femmes tsiganes «Pour nos enfants»)
Prof. Letitia Mark, présidente
Jeudi 28/02/13
Présentation de l’histoire des migrations du Banat du point de vue d’une minorité


Découverte culturelle et historique de la ville et la région.

Rencontre au Centre de Jeunesse de Timisoara
Forumul Democrat German/Casa AMG (Forum démocratique allemande/ Maison AMG)
Prof. Karl Singer, présidente

Musée Memorialul Revolutiei
Traian Orban

Fédération pour la Jeunesse Timis
Mihai Vilcea, viceprésident

Vendredi 01/03/13


Matin : bilan et évaluation avec l’institut interculturel
Après-midi : libre puis départ

Institutul Intercultural Timisoara
Calin Rus, directeur





Objectif et résultats attendus          

Au niveau du réseau des CSC :

·         Sensibiliser les acteurs de CSC aux échanges interculturels
·         Promouvoir les échanges européens au sein des CSC
·         Valoriser les expériences des différents centres

La formation devra permettre aux participants :

·         d’acquérir des compétences interculturelles
·         d’aborder les questions de migration, de minorités et d’ethnies à travers l’histoire
·         de vivre une rencontre interculturelle




Lundi 25/02/2013


-- départ (5h du mat.)
. tout le monde était à l’heure
. Quelques frayeurs: mauvais temps, embouteillages, l'avion ne décolle pas (problème technique) -> ce qui a permis de créer une cohésion de groupe.

-- arrivée tardive -) installation rapide à l'hôtel
-- rencontre avec Romina de l'institut interculturel de Timisoara autour d'un repas roumain'

-- première réunion autour des attentes du groupe´ :
Vu la composition du groupe il est naturel que nous avons tous des postures différentes ce qui est enrichissant pour tout le monde.

Recueil des attentes (en vrac):
·          découvertes des associations travaillant avec les Roms . Regards des roumains envers les Roms et inversement
·         découvrir les associations partenaires et envisager des projets communs. Transfer possible des pratiques  ici-chez nous ?
·         découverte des cultures Roms et roumaine. Comparatif ville carrefour Strasbourg et Timisoara'
·         découvertes diverses
·         analyse des problématiques et de l'intégration des minorités dans cette ville et ce pays . donner et recevoir

Dans ce recueil d'attentes on peut distinguer 3 niveaux,
1' envie de découvrir, de connaître, et d'approfondir la question des minorités
2' Envie de développer de créer des projets (échanges mise en liens)
3' Envie d'aller plus loin, s'investir, améliorer les réalités des minorités ici et chez nous

-- questionnement
Comment faire en sorte que nos actions puissent faire bouger les choses ?


Mardi 26/02/2013

Visite du centre inter-culturel de TIMISOARA

1.       Tour de table et présentation des attentes des participants

-          Découverte et meilleure compréhension
o   des minorités présentes à Timisoara, et notamment la minorité roms
o   du traitement des minorités à Timisoara
-          Réflexion autour de projets inter associatifs possibles pour aller plus loin

2.      Contexte politique

Evolution des politiques à destination des publics Roms. Dans les années 90, concentration des politiques autour de la question de l’intégration des Roms. 
Aujourd’hui, mise en place d’actions généralistes pour ne plus proposer une action ciblée sur un groupe. L’objectif est de travailler sur la mixité des publics pour permettre la création d’un sentiment d’appartenance à une même nation (notion à revoir ici et ailleurs).

Le problème actuel est celui de la construction d’une identité roumaine partagée et reconnue par tous. Les différentes communautés présentes (minorités nationales reconnues ; minorités plus cachées ; migrants…) cohabitent mais ne se fréquentent pas.

2008 : la Roumanie devient une terre d’immigration et voit arriver des populations issues du Maghreb et du moyen orient alors que jusqu’ici elle était plutôt une terre d’émigration. En 2009, mise en place  d’un séminaire autour de la question des migrants et de la responsabilité civile en termes d’éducation, de santé… Ce séminaire permet actuellement des rencontres régulières avec le ministère de l’immigration autour de ces questions.

Existence de 3 catégories de minorités :
-          - minorités nationales reconnues (hongroises, allemandes, serbes… ) qui ont des droits spécifiques (ex : la possibilité de créer leurs propres écoles proposant un enseignement dans la langue d’origine avec le soutien du gouvernement)
-          - Publics migrants, plus isolés
-        -- minorités moins visibles et plus anciennes, roms par ex.
.
Volonté politique de ne pas être dans des actions d’assimilation, mais plutôt de recherche de l’équité entre les différentes communautés.

3.       Présentation du centre inter culturel : missions et actions

Composition de l’équipe
8 chargés de missions qui travaillent sur :
-          différents projets européens et internationaux (ex : gardiens de prison en Lybie sur la question des droits de l’Homme)
-          méthodes de formation au niveau européen
-          Recherches sur différentes thématiques de travail

Missions et actions
Les actions sont proposées à différents groupes cibles autour de différents thématiques.
L’institut mène des actions qui permettent de :
-  promouvoir la dimension multi-culturelle et favoriser les échanges entre les différentes communautés. Volonté de la part de chaque communauté de préserver sa propre culture pour ne pas perdre son identité
- veiller aussi à la défense des droits de chacun.

L’institut, au travers de ces actions, tente de rendre visible les différentes minorités, plus particulièrement les publics Roms. Pour se faire, l’institut accompagne à la structuration des mouvements Roms pour en favoriser l’indépendance. Aujourd’hui, il existe des organisations locales et nationales qui se sont créées pour travailler sur la question des Droits des Roms.
Le même travaille est actuellement mené avec les publics migrants.

L’institut travaille en collaboration avec les ministères, notamment au niveau de la politique éducative avec une double entrée :
-        En direction des enfants Roms (faciliter l’accès à l’école : mise en place de médiateurs scolaires)
-       En direction des femmes Roms, sur les questions de l’emploi (repérage des compétences et recherche d’un emploi en adéquation avec ces compétences)
-       Sur les questions d’éducation à la citoyenneté

 Recueil d'informations sur/par les roms

-          La communauté Roms est très complexe car  elle referme elle-même différents groupes plus ou moins traditionnalistes, cad attachés aux valeurs familiales et sociales et à leur transmission (reproduction/autorité, espaces relationnels investis, enfermement dedans/dehors, immobilisme religieux). Par ailleurs cette minorité produit également en son sein des initiatives alliant innovations et ouvertures : Aujourd’hui la communauté rom est présente dans les instances politiques (députés au parlement par ex.).
-     la population du voisinage a plutôt des à priori/voire jugements négatifs vis-à-vis de la population Roms. Ils sont ou trop pauvres (exemplarité négative à l'étranger, et confusion entre roms et roumains...ou trop riches: achats et construction de "palais", dans des quartiers surveillés, inaccessibles aux habitants des autres quartiers, souvent inoccupés sinon par un gardiennage parfois agressif.
les relations, de voisinage ou instituionnelles, entre les différents groupes partageant le même territoire urbain sont donc parfois conflictuelles, et des dispositifs sont mis en place, par les politiques de proximité, qui visent si ce n'est à rapprocher, tout au moins à garantir une tranquillité sociale à la majorité. Les médiateurs en sont un ex. 
 
La médiation
Mise en place d’actions de médiation interculturelle et éducative de plus en plus nombreuses, reconnues par l’Etat (financement depuis 2007). Sur ce point participation de l’institut à un projet européen (ROMED) sur la question des médiateurs, autour de deux axes : Travail autour de la question «  C’est quoi être médiateur ? Y a-t-il des bonnes pratiques ?
Exemple du médiateur scolaire
Pour l’institut, le médiateur doit se adopter une position de neutralité entre l’école et la communauté rom. Il est l’interface qui doit permettre de construire le lien entre ces deux pôles. Il lui faut parvenir à gagner la confiance de la communauté pour être en mesure de travailler à l’élaboration de ce lien. Il ne peut être le porte-parole de la communauté. Mais comment faire preuve de neutralité quand le médiateur scolaire est issu de la communauté pour laquelle il doit travailler ?

Soirée :
-          Présentation des trois projets universitaire sur la question des Roms
Echange sur les questions d’identité – de culture – de nationalité et des politiques mises en place

Mercredi 27/02/2013

Centre de ressources pour l’entreprenariat Social:
Nous sommes accompagnés de Ion GORACEL, collaborateur de l’institut interculturel de Timisoara, qui fera la traduction du Roumain à l’Anglais.
Nous sommes accueillis dans les locaux du parti politique ROM par le Président de l’association (autre appellation du groupe mobilisé dans et pour le changement citoyen, cad politique et sociétal),  Valentin Pepenel. Les locaux sont en cours de construction et d’aménagement pour une grande partie. Il semble ne manquer pas de moyens pour cet investissement.
Cette Association ou/et Parti politique existe depuis que la Loi organise la possibilité pour les minorités d’être représentées politiquement au parlement. Le processus d’élection conduit à une représentation issue d’un nombre assez limité d’habitants. Le parti politique des ROM est issu d’un groupe de jeunes ROM, dont Valentin Pepenel est l’un des fondateurs. Ce groupe participait aux activités de l’Institut Interculturel de Timisoara. Il a vu le jour dans les années 1999-2000.
Les objectifs de l’association:
  • Approcher les communautés et créer des groupes leaders qui auront la capacité de faire remonter les besoins et les attentes des groupes ROM.
  • Organiser une représentation locale pour légitimer les attentes.
  • Monter des projets en partenariat avec les autorités politiques.

Après la révolution, les premiers chômeurs étaient ROM. Leur manque de qualification les éloignait des opportunités d’emploi. Le parti ROM avait mis en place une politique de formation pour la qualification des ROM. Cette politique a été un échec. La population ROM en grande majorité ne pouvait pas être suffisamment qualifiée rapidement pour répondre au marché de l’emploi. Il fallait donc répondre à ces attentes à partir des savoir-faire des personnes en inventant d’autres circuits moins concurrentiels. C’est pourquoi à ce jour l’association développe des programmes de soutien à l’Entreprenariat Social. Politiquement le parti ROM demande des lois concernant l’économie sociale et solidaire qui permettront d’envisager des entreprises d'insertion. Celles ci répondront mieux aux besoins de la communauté ROM.
Deux projets nous sont cités en exemple:
  • Coopérative de traitement des métaux : S’appuyant sur les qualifications de personnes ayant été mises au chômage et bénéficiant des aides sociales, une coopérative économique a pu être créée avec 7 employés. Aujourd’hui ce projet est viable. Il contribue à l’aide à la scolarisation pour les enfantsdu groupe.
  • En zone rurale création d’une association d’insertion pour des travailleurs peu qualifiés. 5Ha de terres cultivables permettent de faire vivre ces travailleurs

Ces projets permettent de créer une dynamique propice à l’émergence de leader(s).

Questions  autour de la Langue Romani :
 A propos de l’apprentissage, de la scolarisation, quelle est la langue préconisée par le parti ROM? Le parti ROM entend promouvoir la langue Romani à l’université, le développement du Romani dans le secondaire, ainsi que le soutien pour qu’existe le Romani en option, pour les examens.
« Concernant la Langue Romani nous souffrons d’un manque de reconnaissance et nous subissons des discriminations par exemple : Les temps d’émissions consacrés à notre langue Romani, à la radio ou à la télévision sont de 1 fois toutes les 2 semaines contre une fois par jour pour les autres minorités. »
La" culture" ROM (ensemble des habitus sociaux, traditions , occupations temps et espace, vécus relationnels voire croyances....considérés comme culture par le  conseil de l'Europe)
Les deux principes très importants dans la culture ROM, pour comprendre, travailler et dialoguer avec les groupes ROM sont les suivants: PURE et IMPURE. Toute la culture, la vie tourne autour de ces 2 notions.
Par ex., la culture ROM interdit le mariage en dehors de la communauté.
La pauvreté : Il s’agit principalement de Roms qui ce sont extirpés du groupe majoritaire par l’histoire, mais ils trouvent leurs forces dans l’adversité.


La situation spécifique des ROM en Roumanie.
C’est le seul pays où les ROM ont subit l’esclavage dans l’histoire. En se sédentarisant, ils devinrent dépendant des monastères, de la bourgeoisie locale et finalement se retrouvèrent en état d’esclavage. Pour une grande part d’entre eux, il y a eu perte de leur identité, de la langue et d'une autonomie collective. Les groupes qui ont continué l’itinérance se sont retrouvés plus libres et ont pu plus facilement conserver leur langue et leur habitudes culturelle.
A l’abolition de l’esclavage, cette population ROM s’est sentie perdue et n’a pas pu prendre sa place dans la société, n’ayant plus d’identité, ni de langue parlée par l'ensemble du groupe d'appartenance. Aujourd’hui le parti ROM a pour mission de reconstruire l’identité ROM et de promouvoir la culture ROM, pour ces groupes. Le Parti souhaite faire témoigner des personnes de la société civile qui ne se disent plus ROM en public, par peur d’être discriminés.
Nous finissons l’entretien avec Valentin sur une demande précise d’aide pour trouver des partenaires en France en vue d’un projet de coopérative de cueillette de Champignon. Cette activité correspond bien aux capacités de certains groupes ROM, mais pour lancer une coopérative Valentin a besoin de trouver les débouchés en dehors du marché intérieur Roumain.

Asociatia Femeilor Tiganci - Association des Femmes Tsiganes
Nous arrivons avec beaucoup de retard, mais nous sommes reçus et visitons la maison avec les animateurs volontaires qui sont sur place. La présidente, Madame Letitia MARK nous informe de la situation actuelle de l’association.
Il apparaît que l’association connaît des difficultés financières importantes après un contrôle de la cour des comptes Européenne. Après un temps assez important pour dire la situation et l’expliquer, nous retrouvons une femme combative et pleine de projets pour son association comme pour le devenir des groupes minoritaires ROM.
L’association se construit petit à petit :
Les locaux ont été aménagés de 2002- à 2006 avec un travail très important qui a été réalisé entièrement par des bénévoles.
De 2007-2011 Le projet « égalité par différence » a été réalisé avec l’aide de 5 partenaires.
40 Femmes ont pu suivre des formations en
  • Couture
  • Pour soigner les personnes âgées
  • Travailler dans le commerce
L’association intervient principalement en faisant du lien entre Parents et certaines écoles du quartier Sud de la Ville de Timisoara.
1 - école avec 80-90% d’élèves ROM -
 2 - écoles qui refusent les enfants ROM.
Les enfants viennent à l’association tous les jours de 14h à 15h. Ils sont suivis par les animateurs Volontaires. Laetitia nous parle de la condition des ROM et des différences qui existent en Roumanie. De son point de vue, les Roms comme ceux de son groupe, qui ne parlent pas la langue Romani, n’ont pas forcément la même origine ethnique que ceux qui parlent le Romani. Elle nous dit parler le Roumain archaïque et non pas le Roumain et qu’il y a une grande différence entre les deux. Elle se veut premier habitant de la Roumanie en remontant à la Rome Antique, donc bien avant les périodes de peuplement et fait le lien avec les invasions des Romains. Ce qui implique qu’elle n’est pas favorable à l’apprentissage de la Langue Romani pour les groupes qui ne parlent pas le Romani. Elles se dit Tsigane, et ROM, mais veut assumer totalement son statut historique d’esclave ( Tsigane = Esclave), mais ne souhaite pas se reconnaître descendante des immigrations d’Inde. Elle milite pour que les ROM qui ne parlent pas le Romani comme son groupe n’apprennent pas le Romani comme il est demandé par certains, pour les enfants. Les parents également ne sont pas favorables à un apprentissage dans la langue Romani, pas plus que dans la langue maternelle.
Concernant la pauvreté des groupes ROM qui est historique. Laetitia nous dit également qu’elle est assumée par la culture ROM. « C’est une force pour nous d’être pauvre » Ses prochains projets seront développés pour lutter contre la violence faites aux femmes.

Debriefing
Ce que j’ai noté:
Le parti Rom
Nous avons découvert des réponsesà certaines des questions que nous nous posions, très concrètes et innovantes. Plusieurs solutions adaptées à la population nous ont été présentées.
  • Structures d’insertion professionnels
  • Coopératives
L’expérience les conduit à faire les choses suivant les capacités et la volonté des gens. Pour le Parti des ROM il reste la question du flou entre l’association et le Parti politique. Mais est-ce un problème? Ramener l'ensemble du questionnement  dans les champs politiques peut apporter un changement, une inflexion..
L’action politique peut être déterminante.
Femmes Tsiganes
La Présidente se définit comme pas grand chose, pourtant avec des locaux et des choses concrètes. Un certain travail réalisé , et il y a du vécu.
Concernant les animateurs volontaires qui ont un rôle de médiateur entre les parents et les écoles, il semble qu’une formation médiateur soit nécessaire. Il se dégage qu’il y a 2 groupes très différents.
3 types de fonctionnement pour une même population :
1.En auto-suffisance
2. A partir de Subventions
3. A partir de Projets


Jeudi 28/02/2013

1)      Visite au Forum Démocratique Allemand, à la maison AMG où nous avons été reçus par son président, le Professeur Karl SINGER.
Le président SINGER nous a présenté la province du Banat du point de vue de la minorité allemande, à laquelle il appartient. Pour lui, une ethnie est perdue si sa langue est perdue, d'où la nécessité de tout mettre en œuvre pour la sauvegarder. Une des caractéristiques du Banat est d'avoir pu bâtir et sauvegarder une structure d'enseignement de la maternelle jusqu'à l'université. Le Banat connaît des problèmes démographiques liés à la "dénatalité", comme d'autres régions de Roumanie. La chance du Banat  serait d'avoir préservé un "espace culturel", la région comptant l'un des plus grands lycées du pays, dans lequel toutes "les ethnies peuvent y envoyer leurs enfants".
Chaque année, les roumains de langue allemande se retrouvent pour célébrer leur culture et leur langue à travers l'évocation et la pratique de leur folklore (entre autres).
Le professeur rappelle la spécificité française qui ne reconnaît aucune minorité, puisqu'elle considère qu'il ne peut y avoir que des citoyens français, pour mieux souligner l'existence de l'Union Européenne des Minorités", qui regroupe 80 minorités parmi lesquelles des alsaciens, des basques, etc…
D'après lui, les problèmes (d'intégration) des Roms sont liés au fait qu'ils n'ont pas "coagulé" comme les autres communautés, d'où les problèmes de représentation, auxquels s'ajoute l'incapacité de se projeter dans l'avenir, les projets ne dépassant pas le lendemain.

2)      Rencontre avec la Fédération pour la Jeunesse de Timis, au Centre de la Jeunesse de Timisoara.
Fondée en 1999, elle est d'utilité publique et a vocation à regrouper plusieurs association de jeunes de la région de Timisoara.
L'objectif principal est l'élaboration, l'organisation et le financement de programmes spécifiques pour les jeunes à travers l'activité des associations.
Ils ont mis en place un "youth hubb" consistant à mettre à la disposition des associations qui n'ont pas suffisamment de moyens, des locaux et tout le matériel information et d'accès à l'internet, avec une possibilité de restauration après une certaine heure.
Il n'existerait aucune autre association de ce type en Roumanie. Les associations bénéficiaires sont de tous types : défense des droits de l'homme, militantes pour l'égalité, scouts, etc…


Vendredi 01/03/2013

I. Bilan du séjour réalisé à l’Institut interculturel de Timisoara, en présence de Calin Rus et Oana Nestia
- Les attentes :
o  envie de découvrir, de mieux comprendre les situations et les groupes, individus et contextes.
o  Création de projets communs, à la fois dans le collectif « voyageurs », et en collaboration avec les personnes et institutions nous accueillant.
- Les constats :
o   Une des principales caractéristiques du voyage : la diversité. La diversité des lieux visités, des personnes rencontrées, des questions posées. Entre surprise et découverte. Les premières approches relevant d’une homogénéisation des situations et des vécus ont été très vite remplacées par des questions et de l’étonnement devant l’ensemble des contextes et leurs acteurs ;
o   Une frustration partagée : 5 jours c’est court, et c’est trop peu pour rentrer dans une dynamique de compréhension et d’apprivoisement. On regrette par exemple de n’avoir pas pu aller à la rencontre de ceux dont on n’a pu qu’entrapercevoir les modes de vie et l’organisation, référée par exemple à la scolarisation. Et ceci, chaque fois dans une intermédiation qui ne disait pas tout de la complexité  et  nous projetait chaque fois dans des univers différents,  contradictoires parfois.
o   Une envie collective de revenir  pour y voir plus clair, ou d’inviter à un partage d’expérience celles et ceux qui pourraient et voudraient faire le voyage (en Alsace), pour que cette introduction puisse continuer, et nous emmener plus loin.

-  Eléments positifs

o  La tenue des synthèses quotidiennes, parfois arrachées à la fatigue ou aux envies de détente,  a permis, entre autres, de revenir sur les éléments importants de la journée, en questions, réflexions, et thématique  abordées avec les partenaires. Un exemple, la discussion sur l’identité, concept flou situé aux marges de la citoyenneté et  de la nationalité, dans les eaux peu claires des appartenances, et donc des frontières, des héritages et des croyances…ce moment partagé a permis aux un-e-s et aux autres de revenir sur des désignations « sécurisées » et peut-être de s’aventurer dans une découverte de l’ailleurs et de l’autrement…
o  Les différents apprentissages, au niveau des paysages humains découverts, des informations partagées, référées aux connaissances acquises par l’expérience et le travail en France ; un aspect nous paraît plus particulièrement intéressant à relever, celui concernant les discussions autour des lois et programmes en vigueur en Roumanie, se rapportant par exemple aux minorités. Difficulté de compréhension de l’énoncé de la loi sur les discriminations, qui se réfère en fait au droit individuel, et pas à la communauté. Chaque individu a un droit d’auto-identification, et détermination concernant son appartenance ethnique, et culturelle, mais sans que ce droit puisse s’appliquer aux communautés. Certaines pouvant être donc de ce fait, discriminées (accès au travail, au logement, à l’école ?...). Contrairement aux discours entendus, sur le caractère multiculturel et interculturel de la région (Banat), il ressortait des discussions et des questions posées qu’une communauté était particulièrement visée par les différents dispositifs d’aide et d’accompagnement, les ROMS, et que par là même, ils faisaient exception.

o   Ce constat entraine une réflexion collective, qui va alors questionner la particularité « Roms », comme un ensemble de communautés, aux postures différentes  devant les situations  d’intégration,  par ex. : langue de scolarisation, habitat, espaces religieux…Et que cet ensemble disparate ne pouvait pas « faire minoritaire » ou être identifié comme une minorité. A la différence des minorités hongroises, ou allemandes, dont la revendication culturelle est d’ailleurs plus prégnante et plus écoutée (force de l’écrit, de la transmission des habitus culturels, formels, de l’emploi de la langue, des niveaux socio-économiques…) que celle de l’agrégat ROM ;

o  Un progrès, la mise en évidence du danger des généralisations, si pratiques pour nous permettre les jugements et les classements, mais dont la pertinence fait long feu, quand  il est question de collectifs humains, d’histoires  singulières et de projets à partager.  En regard de la multiplicité des vécus et des contextes, dits ROMS, il semblerait donc, que le seul point commun qui les rassemble, et peut en faire un ensemble homogénéisé, c’est la représentation que ceux du dehors construisent à leur endroit,  sous des formes pouvant être qualifiées de racisme parce fondées globalement sur des préjugés. Du ROM pauvre et voleur, manipulateur, au Rom riche et maffieux, c’est tout une panoplie de désignations qui va servir en fait à les marginaliser.

2- Projets :
o   Vers un changement…Sans se contenter des discours et des bonnes intentions, nous nous persuadons –assez facilement vu le contexte dans lequel ces propos ont été exprimés- qu’il est nécessaire, pour changer les choses, de passer aux actes. Pour ceux d’entre nous déjà engagés dans une dynamique associative, il reste à intensifier un engagement, à l’approfondir ou à le spécifier ; pour d’autres, découvreurs et  moins investis, la question se pose de la manière dont les apports de ces quelques jours vont pouvoir être remis en chantier, transformés dans les quotidiens de nos habitudes et de nos sécurités.

o    De façon plus concrète, il nous semble d’ores et déjà possible de prévoir une autre rencontre, binationale, en Alsace, cette fois, et de la préparer  à partir d’une demande de financement à laquelle pourrait s’associer l’Institut Interculturel de T.
o   Autre possible, mettre en place un partenariat plus spécifique, sur une thématique comme l’accompagnement scolaire par ex., et organiser dans notre centre, des formations portant sur la médiation scolaire, formations auxquelles pourraient être invités comme expert et partenaires, les formateurs ayant déjà cette expérience en Roumanie.

o   Plus proche et plus immédiatement accessible, l’accueil au CASF de jeunes rattachés au SVE.

o   Enfin, et de façon conclusive, nous pouvons reprendre ce que nous avons dit à plusieurs reprises, si nous voulons changer les choses, cad les situations parfois limites dans lesquelles vivent certaines populations, les ROMS en particulier, rien ne peut se faire sans la volonté et le consentement de ceux-là même dont on pense qu’ils sont dans des situations d’infra-droit, mais ne veulent pas en sortir….Sans imposer donc un modèle, que nous pensons « vivable et meilleur », mais que l’absence de choix de la part de ceux auquel il s’adresse rendra très vite inutile, impertinent voire dévastateur.

o  Les démarches compassionnelles n’ont d’autre légitimité que de se greffer sur des dynamiques d’assistance ; Il ne peut en être ainsi des perspectives que nous envisageons (cf références de l’éducation populaire) ; au contraire, il est important de susciter chez des personnes et des groupes, persuadés de leur inutilité sociale, et fragilité culturelle, une envie de se redresser, et de devenir partenaires de projets qui les concernent et dont ils perçoivent l’intérêt et la plus value.

o   D’autre part, point n’est besoin de recourir aux analyses historicistes qui mettent en avant une culture à défendre et à protéger, sans s’apercevoir que les éléments culturels invoqués comme à défendre, sont déjà dépassés, ou ignorés par ceux-là même que nous voulons protéger. (ex. de la discussion quant à la participation à un spectacle religieux renvoyant à une forme d’innovation….dépréciée ou ignorée par la majorité...fatiguée).
3- pour conclure…et continuer

Il reste à espérer que nous pourrons poursuivre, ensemble, et sous quelque mode que ce soit, cette démarche de découverte, ici, dans les villages et campements voisins de nos quartiers, pour fonder une identité commune, sans recherche de la ressemblance, mais tournée vers un vivre ensemble possible et pour un enrichissement mutuel et progressivement détaché de nos peurs réciproques et pusillanimités.
De nouvelles questions continuent de se poser, ici et ailleurs, sur l’école, les modes de scolarisation, et leurs incidences sur les phénomènes de socialisations et les trajectoires d’apprentissage des enfants, puis des adolescents ; les institutions n’ont pas les réponses aux complexités des vécus et des histoires, singulières et plurielles, et les dispositifs ne prennent en charge qu’une partie des questions, en restant davantage centrées sur la préservation de acquis, et le contrôle social, que sur l’ouverture et l’adaptation. La responsabilité de chacun des citoyens que nous sommes, grandit avec l’urgence de mettre en chantier des actions substitutionnelles, proposées par un intérêt militant, et décidées par les acteurs qui les prendront en charge, en compétences partagées.
                                                     







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    Synopsis de l’ouvrage :   Entre Möbius et Morin : le pari éducatif au risque de la complexité                                                                                           L’écriture de cet ouvrage participe d’une intention et d’une découverte. En première intention, compléter par quelques pages celles déjà écrites il y a quelques années sur la pédagogie, comme processus d’appropriation et d’apprivoisement mutuels dans les situations conjuguant transmission et apprentissage [1] . La réflexion et le retour sur 30 années d’enseignement ont fait réapparaître un élément qui permit de circonscrire le projet et tout à la fois de le polariser : l’utilisation faite pendant certains cours d’anthropologie en Sciences de l’Education, d’une figure mathématique, la bande (ou ruban) de Möbius, pour faciliter l’entrée dans une pensée complexe et éclairer les démonstrations liées aux phénomènes éducatifs, et de rencontres interculturelles.
        Quelques questions anthropo-logiques autour du religieux   Introduction : mais où sont donc passés nos auxiliaires ? La découverte des langues fondatrices de la civilisation méditerranéenne et moyen-orientale est une expérience forte et enrichissante, qui renvoie à la fois à une proximité culturelle structurante, et à une distance épistémologique étonnante. Ainsi, dès l’entrée, une particularité saute aux yeux, qui ne laisse pas d’interroger l’impétrant ou l’apprenti linguiste : les différentes langues et parlers dits de la région du « croissant fertile », hébreu, arabe, araméen chaldéen, copte…expriment le quotidien ou le périphérique en se donnant des moyens excluant l’emploi de deux verbes essentiels parmi ceux utilisés dans les langues occidentales, les verbes « être » et « avoir ». Des périphrases, pronoms ou des prépositions viennent à la rescousse et en remplacement de ces absences dont on dirait côté occident qu’elles nuisent et obèrent d’emblée toute fo
extrait de www.deslettres.fr Lettre de Victor Hugo à Lamartine : « Voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables » Mon illustre ami, Si le radical, c’est l’idéal, oui, je suis radical. Oui, à tous les points de vue,  je comprends, je veux et j’appelle le mieux ; le mieux, quoique dénoncé par le proverbe, n’est pas ennemi du bien, car cela reviendrait à dire : le mieux est l’ami du mal. Oui, une société qui admet la misère, oui, une religion qui admet l’enfer, oui, une humanité qui admet la guerre, me semblent une société, une religion et une humanité inférieures, et c’est vers la société d’en haut, vers l’humanité d’en haut et vers la religion d’en haut que je tends : société sans roi, humanité sans frontières, religion sans livre. Oui, je combats le prêtre qui vend le mensonge et le juge qui rend l’injustice. Universaliser la propriété (ce qui est le contraire de l’abolir) en supprimant le parasitisme, c’est-à-dire arriver à ce but : tout homme proprié